VUE IMPRENABLE SUR PARIS
A Claude Rich...
MISE EN SCENE :
Margaux PALLUET
DISTRIBUTION :
Margaux PALLUET Nicole Seurat
Emmanuel MENARD Luc Renaudin
Frédérique BRUNEL Lilly – la meilleure amie de Nicole
Daniel CENTUR Roger – le compagnon de Lilly
Nicole LABI Françoise Seurat – la mère de Nicole
Gérard FORESTAL Léon Seurat – le père de Nicole
Thierry DELIGNE L'inspecteur de Police
SYNOPSIS :
A Paris. Fin de l’été.
Luc un professeur d’anglais, est un homme fragile et en rupture familiale. S’apprêtant à visiter un appartement en plein cœur de Paris « pour isoler sa vie », Il rencontre alors Nicole, agent immobilier, qui lui affirme que l’appartement a une « vue imprenable sur Paris ».
Il est séduit par cette femme au premier regard, les sentiments s’installent. Une passion qui ne durera que l’espace d’un instant, car amoureux de la vie et amant de la mort, il préfère finalement prendre son élan. Paris l’attend…
Qui sont vraiment Luc, Nicole, Lily, Roger ? Comprendront-ils le message de Luc ?
Serait-il possible que Luc leur renvoie une image dérangeante d’eux-mêmes ?
C’est quoi le bonheur ? Qui a raison ? Ceux qui décident de rester ou ceux qui décident de partir ?
Des questions que chacun des personnages se poseront…
Choisir de partir…vraiment…Sujet fort, puissant, et qui ressemble étrangement à Yves Navarre.
Navarre invente une écriture bien à lui, un style fragile mais lucide, il sait murmurer les mots d’ailleurs, donner corps à des personnages émouvants, blessés souvent, mais qui sont dans la vie.
Certains comme Luc ne le sont pas toujours. Il frôle la folie douce, celle qui touche, qui fait sourire, qui ensorcelle le spectateur.« c’est l’histoire du petit garçon qui a marché toute sa vie à côté de ses galoches, et de la terre qui ne tournait plus vraiment sur elle-même ».
Le bonheur est là, mais tout le monde n’est pas apte à le vivre et à le désirer.Il nous emmène en voyage, nous fait faire le tour de la terre dans la paume de sa main, et nous fait traverser le temps sans nous en apercevoir.Le temps d’une pièce... Le temps de comprendre... Le temps d’hier et d’aujourd’hui….Il trouble les pistes en parlant d’amour exacerbé mais sublime, d’amour incompréhensible.
Il parle d’amitié, de famille, de bonheur, d’indifférence, de différence aussi.Les personnages se croisent dans une ressemblance évidente.
Même si Luc est un héros qui dérange, Yves Navarre invite le spectateur à comprendre ce choix, à le ressentir, et à le respecter.
Et c’est là, la force du sujet…Il faut juste se laisser porter, s’abandonner, fermer les yeux peut-être et écouter.
Yves Navarre est un auteur qui a traversé sa vie avec passion. Comme une aventure qu’il vivait chaque jour différemment. Ses écrits le prouvent…
Son théâtre comme ses romans sont des trésors d’écriture qu’il faut redécouvrir à tout prix.
Je suis particulièrement heureuse d’avoir adaptée une de ses pièces.
L'AUTEUR
Yves Navarre est né à Condom, en Gascogne, en 1940, dans une famille très bourgeoise et relativement conservatrice. Son père était ingénieur PDG de l’Institut français du pétrole : un gaulliste vieille France qui faillit être ministre. Yves Navarre étudia l’espagnol, l’anglais et les littératures modernes à l’Université de Lille. Il fut professeur d’anglais en 1960. Ensuite il travailla pendant cinq ans dans des agences de publicité comme concepteur-rédacteur. Il commença à vivre de sa plume à partir de 1970. Yves Navarre est remarqué dès ses premiers romans. Les Loukoums est le livre qui le fit connaître du grand public et lança sa carrière autour du thème de l’amour et ses conséquences. Le Jardin d’acclimatation, histoire d’un jeune homme de bonne famille envoyé à l’internement et à la lobotomie parce qu’homosexuel, reçoit le prix Goncourt en 1980.
Son œuvre théâtrale, également très riche, se compose de pièces aussi originales et personnelles que ses romans. Comme Il pleut, si on tuait papa-maman, la Guerre des piscines ou Vue Imprenable sur Paris.
L’engagement politique d’Yves Navarre est aussi un élément clé et important pour la compréhension biographique du personnage : en 1974, toujours en rupture et en opposition à la tradition familiale, il adhère au Parti Socialiste. Il deviendra porte-parole de François Mitterrand en 1981 et 1989. En 1981, son ami Jacques Séguéla, qu’il a connu quand il travaillait dans la pub, lui fait part de sa difficulté à trouver un slogan pour la campagne électorale de François Mitterrand. Ils improvisent un petit remue-méninge… et Navarre propose le fameux «
En 1988, Yves Navarre est élevé au rang de chevalier de la Légion d’honneur. En 1992, il reçoit le prix de l’Académie française pour l’ensemble de son œuvre. Il était également chevalier de l’Ordre National du Mérite et officier des Arts et Lettres. Malgré cette reconnaissance, il souffre d’un mal de vivre… Il se dit victime d’injustices : coups bas de ses éditeurs, mévente de ses textes,… Et il vit le succès qui suit le Goncourt comme une malédiction qui le mène à sa perte.
En 1994, revenu à Paris, depuis quelques mois, après avoir passé 2 ans à Montréal, il se suicide en prenant des barbituriques. Il vient d’avoir 53 ans.
Personnage au pessimisme actif, à l’ironie mordante et à la lucidité hautaine, Il laisse derrière lui des dizaines de romans, de pièces, de dessins aussi.
Le décor fait partie intégrante de la mise en scène. Il occupe l’esprit et intrigue le regard. A partir de cette idée, Margaux PALLUET a utilisé l’espace scène le plus simplement possible.Plusieurs lieux et une seule scène. Il faut alors se poser les bonnes questions. Faire respirer chaque lieu, en faisant ressortir l’intimité du texte ou des scènes, c’est le défi auquel elle s’est confrontée. Elle part du principe qu’il ne faut pas faire pour faire, montrer pour montrer, mais bien au contraire, laisser l’imagination de chacun faire son chemin.Un regard, un mot, un objet, peuvent suffire à faire comprendre un sujet ou un lieu.Dans cette pièce, le choix de la mise en scène, est aérienne, pure, presque intemporelle. Le sujet de la pièce est le plus important. Le texte étant d’une forte intensité, il fallait suggérer la légèreté, comme des bulles prêtes à s’envoler. Des lignes dessinées sur un mur, un banc, un fauteuil à roulettes qui glisse dans l’espace comme pour mieux s’enfuir, une musique qui passe…
L’acteur est dans un lieu puis dans un autre, sans s’en rendre compte.Saison après saison le temps passe.On revient dans le passé comme on repart dans le présent.Une interactivité avec le public contribue à une certaine originalité.
Et si le théâtre entier était la scène ?« La scène somme toute, est la partie la plus petite d’un théâtre… »
Extrait de la pièce : Vue imprenable sur Paris.